Petite astuce pour retenir les 14 besoins fondamentaux décrits par Virginia Hendersen.

Boire et manger
Respirer
Eliminer
Vêtir (se) et se dévêtir
Eviter les dangers

Communiquer avec ses semblables
Occuper (s’)
Mouvoir (se) et maintenir une bonne posture
Maintenir la température de son corps dans la limite de la normale
Etre propre et protéger ses téguments

Dormir et se reposer
Apprendre
Récréer et se divertir
Agir selon ses croyances et ses valeurs

La démarche de soins

Le développement des sciences humaines, avec notamment les travaux d’Abraham Maslow [1] a mis en évidence que chaque individu est « unique » et qu’il n’est pas possible de soigner une partie sans tenir compte de l’ensemble, de la globalité de l’être.

Une pathologie est répertoriée sur une nomenclature et c’est le savoir médical qui saura la traiter et souvent la guérir ; mais, la maladie qu’elle entraîne, selon son retentissement et la façon dont elle est perçue par la personne malade va induire des états ou comportements différents et c’est au savoir infirmier qu’il appartient d’amener cette personne vers une amélioration de son état de santé.

Quatorze besoins fondamentaux ?

Les quatorze besoins fondamentaux représentent un modèle conceptuel en sciences humaines et notamment en soins infirmiers.
Ils font partie des courants de pensée infirmière et sont proposés par Virginia Henderson [2] depuis 1947 [3].

La vision de l’interdépendance des besoins humains et de leurs satisfactions, issue de la pratique de Virginia Henderson, est fortement marquée par le courant behavioriste [4].
Enseigné durant les études en soins infirmiers, le concept des quatorze besoins fondamentaux se base notamment sur l’expérimentation personnelle.

Description du modèle

Selon le modèle de Virginia Henderson, les besoins fondamentaux de l’être humain peuvent être classés selon une liste ordonnée que les professionnels de santé utilisent lors des soins d’une personne malade ou en santé.

Virginia Henderson établit son classement se basant sur une vision paradigmatique, par une approche à la fois biologique et physiologique (les besoins primaires), psychologique et sociale (les besoins secondaires), et même spirituelle (bien-être, besoin tertiaire, homéostasie et développement personnel).

Le modèle présenté inclut la notion de satisfaction du besoin, c’est à dire la capacité et la motivation de combler une perte, de maintenir ou d’améliorer un état.
Selon le modèle, un besoin ne peut être atteint que si les besoins en aval sont déjà satisfaits.

Cette vision schématique du fonctionnement et des besoins humains est un guide pour le soignant.
La grille des quatorze besoins est aussi utilisée pour établir l’anamnèse d’une personne ou un recueil de données infirmier, lorsqu’elle est demandeuse de soins, notamment de soins infirmiers.

La classification du modèle en détail

  • 1. Respirer.

    Capacité d’une personne à maintenir un niveau d’échanges gazeux suffisant et une bonne oxygénation.
  • 2. Boire et manger.

    Capacité d’une personne à pouvoir boire ou manger, à mâcher et à déglutir.
    Également à avoir faim et absorber suffisamment de nutriments pour capitaliser l’énergie nécessaire à son activité.
  • 3. Éliminer.

    Capacité d’une personne à être autonome pour éliminer selles et urine et d’assurer son hygiène intime.
    Également d’éliminer les déchets du fonctionnement de l’organisme.
  • 4. Se mouvoir, conserver une bonne posture et maintenir une circulation sanguine adéquate.

    Capacité d’une personne de se déplacer seule ou avec des moyens mécaniques, d’aménager son domicile de façon adéquate et de ressentir un confort.
    Également de connaître les limites de son corps.
  • 5. Dormir, se reposer.

    Capacité d’une personne à dormir et à se sentir reposée.
    Également de gérer sa fatigue et son potentiel d’énergie.
  • 6. Se vêtir et se dévêtir.

    Capacité d’une personne de pouvoir s’habiller et se déshabiller, à acheter des vêtements.
    Également de construire son identité physique et mentale.
  • 7. Maintenir la température du corps dans des valeurs proches de la normale.

    Capacité d’une personne à s’équiper en fonction de son environnement et d’en apprécier les limites.
  • 8. Être propre, soigné et protéger ses téguments.

    Capacité d’une personne à se laver, à maintenir son niveau d’hygiène, à prendre soin d’elle et à se servir de produits pour entretenir sa peau, à ressentir un bien-être et de se sentir belle.
    Également à se percevoir au travers du regard d’autrui.
  • 9. Éviter les dangers.

    Capacité d’une personne à maintenir et promouvoir son intégrité physique et mentale, en connaissance des dangers potentiels de son environnement.
  • 10. Communiquer avec ses semblables.

    Capacité d’une personne à être comprise et comprendre grâce à l’attitude, la parole, ou un code.
    Également à s’insérer dans un groupe social, à vivre pleinement ses relations affectives et sa sexualité.
  • 11. Agir selon ses croyances et ses valeurs.

    Capacité d’une personne à connaître et promouvoir ses propres principes, croyances et valeurs.
    Également à les impliquer dans le sens qu’elle souhaite donner à sa vie.
  • 12. S’occuper en vue de se réaliser.

    Capacité d’une personne à avoir des activités ludiques ou créatrices, des loisirs, à les impliquer dans son auto-réalisation et conserver son estime de soi.
    Également de tenir un rôle dans une organisation sociale.
  • 13. Se récréer (se divertir).

    Capacité d’une personne à se détendre et à se cultiver.
    Également à s’investir dans une activité qui ne se centre pas sur une problématique personnelle et d’en éprouver une satisfaction personnelle.
  • 14. Apprendre.

    Capacité d’une personne à apprendre d’autrui ou d’un événement et d’être en mesure d’évoluer.
    Également à s’adapter à un changement, à entrer en résilience et à pouvoir transmettre un savoir.

Bibliographie

Henderson, Virginia, La nature des soins infirmiers (traduction de l’édition américaine The Principles and Practice of Nursing de 1994), InterEditions, Paris, France, 1994 (ISBN 9782729605032)

Notes

[1] À la base des théories humanistes, l’humain est vu comme un être fondamentalement bon se dirigeant vers son plein épanouissement (l’actualisation).
Cette approche suppose l’existence du Moi et insiste sur l’importance de la conscience et de « la conscience de soi ».
Le but recherché par le psychologue humaniste est donc de permettre à tout individu de se mettre en contact avec ses émotions et ses perceptions afin de se réaliser pleinement, c’est-à-dire, atteindre l’actualisation de soi.
Parmi les principaux représentant de cette école de pensée, rappelons Carl Rogers (1902-1987) et Abraham Maslow (1916-1972).

[2] Virginia Henderson (née le 30 novembre 1897 à Kansas City, É.-U. - décédée le 19 mars 1996), obtint son diplôme d’infirmière en 1921 et a contribué par ses enseignements et son travail de référencement de tous les écrits infirmiers, à développer la conception de la profession infirmière.
Docteur Honoris Causa de l’université de Yale, Virginia Henderson publia en 1960 une théorie relatives aux besoins des individus et aux soins infirmiers :
« Les soins infirmiers consistent principalement à assister l’individu, malade ou bien portant, dans l’accomplissement des actes qui contribuent au maintien de la santé (ou à une mort paisible) et qu’il accomplirait par lui-même s’il avait assez de forces, de volonté ou de savoir. C’est probablement la contribution spécifique de l’infirmière de pouvoir donner cette assistance de manière à permettre à celui qui la reçoit d’agir sans recours à l’extérieur aussi rapidement que possible. »
Sa définition des soins infirmiers s’applique à toutes les personnes et à tous les milieux (hôpital, école, domicile, usines ou prisons) dans les domaines de la prévention et de la curation.
Ses travaux sont toujours utilisés pour l’enseignement des soins infirmiers.

[3] Date de première édition de The Principles and Practice of Nursing, The Macmillan Company, Canada ASIN B000PIDE0A

[4] Plus d’informations sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Behavi... .