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Dans mon ancienne boite, la formation n’était pas un vain mot, c’était d’ailleurs un vrai credo.
Nous formions nos clients et nous étions formés régulièrement !

Bienvenue dans cette formation qui a pour objectif d’améliorer vos compétences en présentiel. Au terme de celle-ci, ce métier n’aura plus de secrets pour vous !

Tout d’abord, se positionner : je m’appelle Jacqueline, je suis votre formatrice (toujours utiliser des prénoms intemporels).

Légitimer sa position aussi : les toilettes se trouvent dans le couloir, le café est frais.
Non-merci, pas de croissant pour moi. C’est juste pas possible. La viennoiserie est l’ennemie du formateur !

Mais tout d’abord, un formateur selon vous, c’est quoi ?
Lancer un sujet à la cantonade ou à Robert, au choix...

  • C’est un peu comme Excel mais en plus compliqué, à raccrocher aux connaissances des apprenants.
  • C’est Excel sans feuilles, sans cellule, sans formule, en fait c’est plutôt comme Access... c’est le côté « lâcher prise » pour permettre aux apprenants à entrer dans la nouvelle connaissance.

Très bien, le décor est planté...

Voyons maintenant le “formateur en présentiel” en 8 points clefs :

  • Le formateur n’est pas un mammifère mais appartient à la race des palmipèdes : mi-homme, mi-canard, mi-foie gras.
    Il se dandine avec grâce en surface sur la mare des savoirs, mais rame à mort en dessous de la ceinture (bouée pour certains formateurs).
  • Le formateur est donc un palmipède, de surcroît solitaire et stressé à la veille de toute intervention.
    Pour se détendre, il regarde des programmes télévisés divertissants : Arte et la cinquième sont à proscrire ; le must : la roue de la fortune.
    A défaut, qui veut gagner des millions, bref un truc qui lui donne l’illusion d’exercer un métier bien payé.
  • Le bon formateur ne regarde jamais les bouteilles d’eau dans les yeux.
    C’est malpoli.
    Et déroutant pour la bouteille.
    Lui préférer le front.
  • Le formateur repère dès son arrivée, le Jean-Pierre.
    Dans une voiture, c’est l’angle mort ; dans la salle, c’est le stagiaire mort (d’ennui) dans le coin.
  • Le formateur se tient bien : pas de coudes sur la table, pas de doigt dans le nez, ni jambes ni bras croisés, alterne assis et debout (couché tôt le soir).
  • Le formateur est malin.
    Il retient les noms de ses stagiaires dès la première minute. Au besoin, il use de moyens mnémotechniques adroits, Sébastien pour Cristol par exemple, ça marche plutôt bien.
  • Le formateur a des outils très sophistiqués à sa disposition pour transmettre son savoir.
    Le dire, le faire, le faire dire, le faire faire, le faire et le dire, le faire faire en autonomie, le faire faire et le faire dire, etc.
    Et pour le stagiaire pénible, il y a toujours le très efficace “va te faire”.
  • Enfin, le formateur ne sort jamais sans son entonnoir (rapport à sa condition de palmipède sans doute) pour gaver le stagiaire de connaissances.

Vous venez donc de découvrir les principales caractéristiques du formateur.

Comme quoi, être formateur en présentiel, c’est un vrai métier.
C’est peu de le dire.
Et de le faire.
Et de le faire dire.
Et de le faire faire.
Et de le faire faire et le faire dire...

Vous pourrez m’évaluer en toute franchise, sincérité et objectivité, dès que j’aurai remis mon bilan à votre directeur...

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Avant de conclure cette session, voici un exercice obligatoire et qui ne souffre aucune négociation, à réaliser sur-le-champ : “Vous êtes maintenant potier, et allez réaliser en 10 minutes un vase.
(musique de fond : Ghost... Ah ! on rigole moins maintenant, hein ?)