Le conflit israëlo-palestinien, la crise économique, la pénurie de chocolat Milka au supermarché du coin, ou encore le jean dans lequel on ne rentre plus...
Tout cela n’est rien comparé à La Guerre du 31 Décembre !

Et oui, car c’est une sorte de guerre, dixit une copine, dont je retranscris le long monologue (!) que j’ai eu avec elle au téléphone...

La der des der, la soirée dont tout le monde doit se rappeler !
Le problème est le même chaque année. Et telle une épidémie, il n’épargne personne sur son chemin !

Celle que tu ne veux pas passer aux côtes d’Hervé et son bêtisier annuel (parce que tu l’as déjà fait l’année dernière, en faisant croire à tes copines que tu étais à une soirée trop hype, alors que tu étais chez toi en jogging Quechua).

Tu veux le faire avec ta meilleure copine, Nathalie, qui elle, veut le faire aussi avec Eric, son mec, que tu ne peux plus encadrer (surtout depuis que tu sais qu’il te déteste).

Sophie, sinon ?
Oui, mais Sophie, elle vient du sud, et comme dit la chanson, par tous les chemins, elle y revient.
Régis, lui, vient d’avoir des jumeaux, il le passera donc entre deux couches... Happy New Year, Régis !

Reste bien la bande de Brigitte...
Mais passer la nouvelle année dans une boite bondée, payer mon verre 15 euros, avec un DJ que je soupçonne d’être payé par les Black Eyed Peas, pour mettre leur chanson une fois sur deux, très peu pour moi.
Je vaux mieux que ça. Balancez-moi une chanson des Backstreet Boys, et si vous sentez le brûlé, ne vous inquiétez pas, j’enflamme juste le dancefloor.

Et puis, il y a Souad, qui est tiraillée entre passer un super nouvel an à tes côtés, ou aller festoyer dans un village paumé, avec ton ex, qui est accessoirement son ami...
Elle l’a choisi lui... Crève, salope !

Je vous parle même pas de Véronique, en couple depuis six jours, trois heures et dix huit minutes, avec Jacques, et qui décide de faire un révéillon en amoureux, parce que « tu sais, ma belle, on s’est pas beaucoup vu ces derniers jours »...
Normal, ça fait six jours, trois heures et dix huit minutes.

En désespoir de cause, tu songes à Dominique.
La copine vraiment pas marrante, mais tu sais au moins qu’avec elle, si tu rencontres un bel étalon, il n’y aura pas de concurrence. Parce que Dominique, c’est la figurante. Celle qu’on garde sous le coude, au cas où. Celle que tu appelles, après avoir fait tout ton répertoire, quand tu as des envies de shopping et que tout le monde est pris. Alors, tu te dis qu’il est temps de sortir la Dominique de son trou, et que ça compensera l’argent que tu n’as pas donné à ce pauvre garçon de la Croix Rouge hier.
Et quand Dominique te demande de confirmer ta présence à sa super boum pour prépubères, tu lui lances le plus spontanément possible un « pour le 31 ? normalement, oui, c’est bon ».

Le « normalement » signifiant ici : « je n’ai aucune envie d’aller à ta fête pourrie, mais c’est toujours mieux que l’option réveillon en famille ». Celui-là même où tata Arlette m’harcelera avec ses « Alors, les amours, ça en est où ma chérie ? ».
Nulle part connasse, sinon, je ne serais pas là !

Mais comme dit ma pote Sonia, il faut faire confiance au destin.
Destin qui te fait croiser une vague connaissance du lycée au détour d’un H&M. Ce même destin qui t’emmènera à sa fête où tu ne connaîtras absolument personne, et où tu te transformeras en pilier de bar pour oublier ta douleur. Et le lendemain, tu crieras sur tous les toits « Hier ? C’était carrément dément ». Pire, tu le mettras en statut Facebook...

C’est décidé, l’année prochaine, je fais MON nouvel an !
Reste plus qu’à trouver l’appartement et les amis qui vont avec...

Je me demande dans quelle catégorie elle me met...
Pfiou, les confidences d’une fille...