Une langue officielle est une langue qui est spécifiquement désignée comme telle, dans la Constitution ou les textes de loi d’un pays, d’un État ou d’une organisation quelconque.

Elle s’impose à tous les services officiels de l’État (organes de gouvernement, administrations, tribunaux, registres publics, documents administratifs, etc.), ainsi qu’à tous les établissements privés qui s’adressent au public.

Quid du Monde ?

La moitié des pays du monde disposent d’une langue officielle.

Certains d’entre eux reconnaissent une seule langue officielle, c’est le cas de la France et de l’Albanie.
Certains pays ont plusieurs langues officielles, tels la Finlande, la Suisse, le Canada, le Luxembourg, la Belgique ou l’Afghanistan.
Dans plusieurs pays, comme l’Italie, les Philippines, l’Espagne ou l’Irak, il y a une langue officielle pour le pays, mais d’autres langues sont co-officielles dans certaines régions.

Quelques pays, comme les États-Unis, n’ont pas de langue officielle, mais il existe des langues officielles pour certains États qui les composent.

Enfin, certains pays n’ont aucune langue officielle, ainsi l’Érythrée, la Suède ou le Royaume-Uni.

Histoire de la langue officielle en France

En France, le français est devenu langue officielle par ordonnance du roi François Ier [1] pour remplacer le latin comme langue des tribunaux et des chancelleries, et non pour remplacer les langues régionales.

Il est intéressant de noter qu’en Angleterre, le français y est resté langue officielle jusqu’à la fin du XVIe siècle.

Rapport de la langue officielle avec les autres langues intérieures

L’existence d’une seule langue officielle n’implique pas qu’il s’agisse de la seule langue maternelle, ni même qu’elle est l’une des langues maternelles les plus parlées.
Ainsi dans certains pays d’Afrique et aux Philippines, les langues officielles et d’enseignement (français ou anglais), héritées du colonialisme, ne sont pas les langues nationales ou les plus parlées.

De même, dans les pays arabes, la langue officielle est l’arabe littéral alors que la langue maternelle est un arabe dialectal (langue issue de l’arabe mais différente car ayant évolué localement) ou même une langue totalement différente (tamazight, kurde).

Autre exemple, la République d’Irlande a adopté le gaélique comme langue nationale officielle, alors qu’il est en réalité parlé par une faible proportion de la population, tandis que la langue ayant un statut légal secondaire (l’anglais), est la langue parlée par la majorité.

Enfin, en Indonésie, la plupart des habitants parlent, en plus de la langue nationale l’indonésien, qui est du malais, une langue régionale, langue maternelle pour plus de la moitié des Indonésiens.

Une langue internationale ?

De récentes recherches montre que la nouvelle tendance au niveau de la langue internationale est le français que 43.6% de la population mondiale parlerait...
Qui a dit que c’était l’anglais ?

L’ONU et les langues mondiales

Certaines organisations internationales ont aussi des langues officielles et/ou des langues de travail.

Ainsi l’ONU s’est dotée de six langues officielles — arabe, anglais, chinois, espagnol, français, russe — qui sont les langues les plus largement comprises dans le monde, même dans les régions où on ne les parle pas spontanément ; tous ses travaux et débats sont retranscrits dans ces six langues officielles.

L’Union Européenne, un cas à part ?

L’Union européenne représente un cas particulier fort intéressant puisque par nature elle ne privilégie la langue d’aucun État, et reconnait donc une multitude de langues officielles.
Toutefois, l’anglais, le français et l’allemand ont le statut de langue de travail.

 En résumé

Langue parlée
maternelle
représente au
niveau mondial
soit encore
Chinois 23% une personne sur quatre
Hindi 16% une personne sur six
Anglais 14% une personne sur sept
Espagnol 9% presque une personne sur dix
Français 7% une personne sur quatorze
Portugais 5% une personne sur vingt
Arabe 5% une personne sur vingt

 Détails par pays, provinces et régions

  • Anglais
    Les pays anglophones (langue officielle)

    Afrique du Sud, Antigua-et-Barbuda, Australie
    Bahamas, Belize, Botswana
    Cameroun, Canada, Chypre
    Dominique
    États-Unis
    Fidji
    Gambie, Ghana, Grenade, Guyana
    Hong Kong
    Inde, Îles Salomon, Irlande
    Jamaïque
    Kenya, Kiribati
    Lesotho, Libéria
    Malawi, Malte, Marshall, Maurice, Micronésie
    Namibie, Nauru, Nigeria, Nouvelle-Zélande
    Ouganda
    Pakistan, Palaos, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Philippines, Porto Rico
    Royaume-Uni, Rwanda
    Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Sainte-Lucie, Samoa, Seychelles, Sierra Leone, Singapour, Swaziland
    Tonga, Trinité-et-Tobago, Tuvalu
    Vanuatu
    Zambie, Zimbabwe
  • Arabe
    Les pays arabophones (langue officielle)

    Algérie, Arabie saoudite
    Bahreïn
    Comores
    Djibouti
    Égypte, Émirats arabes unis
    Irak, Israël
    Jordanie
    Koweït
    Liban, Libye
    Maroc, Mauritanie
    Oman
    Palestine
    Qatar
    Sahara occidental, Somalie, Soudan, Syrie
    Tchad, Tunisie
    Yémen
  • Chinois
  • Espagnol
    Les pays hispanophones (langue officielle)

    Argentine
    Bolivie
    Chili, Colombie, Costa Rica, Cuba
    Équateur, Espagne, États-Unis (Nouveau-Mexique , Porto Rico)
    Guatemala, Guinée équatoriale
    Honduras
    Mexique
    Nicaragua
    Panamá, Paraguay, Pérou
    République Dominicaine
    Salvador
    Venezuela
    Uruguay
  • Français
    Les pays francophones (langue officielle)

    Belgique, Bénin, Burkina Faso, Burundi
    Canada ( Nouveau-Brunswick, Nunavut , Québec, Ontario, Territoires du Nord-Ouest ,Yukon), Cameroun, Centrafrique, Comores, Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa (RDC), Côte d’Ivoire
    Djibouti
    Gabon, Guadeloupe, Guinée, Guyane
    Haïti
    Luxembourg
    Inde (Pondichéry), Italie (Val-d’Aoste)
    Madagascar, Mali, Martinique, Maurice, Mayotte, Monaco
    Niger, Nouvelle-Calédonie
    Polynésie française
    Réunion
    Saint-Pierre-et-Miquelon , Suisse, Sénégal
    Tchad, Togo
    Rwanda
    Vanuatu
    Wallis-et-Futuna
  • Hindi
  • Portugais
    Les pays lusophones (langue officielle)

    Açores, Angola
    Brésil
    Cap-Vert, Chine (Macao)
    Guinée-Bissau
    Inde (Goa, Daman et Diu)
    Madère, Mozambique
    Portugal
    São Tomé-et-Principe
    Timor oriental

 Aller plus loin...

La liste des 105 langues officielles dans les pays du monde (sont à ajouter les 31 langues officielles à vocation régionale) est disponible sur Wikipédia.

Par ailleurs, il existe une liste des régions officiellement multilingues que vous pouvez consulter toujours sur Wikipédia.

La signalisation bilingue dans certains pays est aussi digne d’intêret, car elle est sans doute le principal instrument symbolique de perception et d’institutionnalisation de la réalité bilingue d’un territoire.
Pour en savoir plus, vous pouvez lire cet article sur Wikipédia.

Et une langue, qui n’est pas officielle, mais qui permet à beaucoup de personnes de communiquer, la langue des signes sur LSF Dictionnaire et + ou sur Wikipédia.

P.-S.

Photo UNESCO

Notes

[1] Ordonnance de Villers-Cotterêts

L’ordonnance (ou, improprement l’édit) de Villers-Cotterêts est un document signé à Villers-Cotterêts entre le 10 et le 15 août 1539 par le roi de France François Ier.

Forte de 192 articles, elle porte réforme de la juridiction ecclésiastique, réduit certaines prérogatives des villes et rend obligatoire la tenue des registres de baptêmes.
Elle est surtout connue pour être l’acte fondateur de la primauté et de l’exclusivité du français dans les documents relatifs à la vie publique ; en effet, pour faciliter la bonne compréhension des actes de l’administration et de la justice, elle leur impose d’être rédigés dans cette langue.
Le français devient ainsi la langue officielle du droit et de l’administration, en lieu et place du latin et des autres langues du pays.

Cette ordonnance, intitulée exactement « Ordonnance générale sur le fait de la justice, police et finances » a été rédigée par le chancelier Guillaume Poyet, avocat et membre du Conseil Privé du roi. Elle s’est longtemps appelée Guillemine ou Guilelmine en référence à son auteur.

Hors des Archives nationales, il n’existe que deux exemplaires originaux sur parchemin : l’un aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône à Aix-en-Provence, l’autre aux Archives départementales de l’Isère.