Fustiger les managers et l’informatique ?
Certainement pas, mais brocarder une hiérarchie de droit divin ou des collaborateurs démotivés, probablement.
Ironiser sur les nouveaux gourous et les panacées à la mode informatique... assurément !
A
- Adversité :
En faisant un effort, la micro-informatique apprend aisément à supporter l’adversité.
Celle qui frappe l’utilisateur, surtout.
- Aléatoires :
Se dit des heures de la journée où le repos des cadres ne permet plus de constater la moindre disponibilité dans l’entreprise.
- Analyste-Programmeur :
Spécialiste de la dissection d’une maladie et expert pour en multiplier les conséquences.
Espèce en voie de disparition
- Art :
Le management... c’est l’art de minorer les obstacles.
- Assistant :
Expert de haut niveau chargé d’aider la Direction à se tromper dans ses choix.
- Assistante :
Un manager a toujours besoin d’une assistante.
Seul, il est en mauvaise compagnie.
- Avis :
Si un manager dit “A mon avis”, méfiez-vous !
Il n’est pas toujours de son avis.
B
- BASIC :
Langage inventé par Dieu pour laisser croire aux misérables programmeurs qu’ils ne sont pas les derniers des imbéciles.
- Bilan (dépôt de) :
Le dépôt de bilan efface tout... mais ne règle rien !
- Brainstorming :
Justificatif de la réunion.
Permet de prendre la décision de surseoir à ses décisions.
- Bureautique :
Tic de bureau.
C
- Cadre :
Dans l’entreprise moderne, collaborateur non manager qui a déployé une énergie considérable pour le rester.
- Capital :
Le micro-ordinateur est un capital.
Ne le risquez pas en tentant de faire de l’informatique de surcroît !
- Caractère :
Les informaticiens sont souvent des gens de caractère.
C’est à dire doués pour ne rien comprendre.
- Cheveux :
En informatique, le système expert est à la lotion capillaire ce que l’intelligence artificielle est au peigne pour chauves.
- Collaborateur :
Un collaborateur, c’est quelqu’un sur qui vous pouvez compter pour compter sur vous.
- Compliments :
Manière polie, pour un manager, de reconnaître que son collaborateur lui ressemble.
- Compliquer / Simplifier :
En informatique, la différence est temporelle.
Compliquer concerne le présent, simplifier... le futur.
- Concurrence :
Il ne faut jamais ignorer la concurrence : sans elle, que deviendrait notre image de marque ?
Elle commence à devenir dangeureuse quand elle commence à avoir raison... et vice versa.
- Confraternité :
Sentiment qui unit deux SSIII.
L’amitié est fraternelle, la haine confraternelle.
- Conseil :
Les gens incapables d’exécuter de petites choses sont très souvent capables d’en conseiller de plus grandes.
- Conseil en Management :
Expert en visualisation. Artiste versé dans le retournement des situations.
- Courage :
En informatique, il faut du courage. Si la concurrence ne vous tue pas, vos associés s’en chargent.
- Croyance :
Moins on croit en l’Informatique, plus on comprend pourquoi d’autres y croient.
D
- Danger :
Une idée qui n’est pas dangereuse, n’est pas une idée.
En informatique, il n’y a pas de danger...
- Déception :
Certains s’informatisent par lassitude, d’autres par curiosité.
Tous sont déçus.
- Décision :
Si l’on savait combien de managers se réfugient dans l’indécision, on prendrait plus souvent leurs décisions avec une relative dérision.
- Dégâts :
Quand on mesure les dégâts causés par certains managers, on devrait les payer pour se faire embaucher chez un concurrent.
- Déjeuner :
Il n’y a que deux types de managers : ceux qui font des déjeuners et ceux qui font des affaires.
- Délais :
Les managers et les médecins savent seuls combien le mensonge est nécessaire au client.
- Déontologie :
Règlement tacite qui interdit aux subordonnés d’émettre des idées plus brillantes que celles de leur chef.
- Déstabilisation :
Sport d’entreprise visant à dégommer son supérieur hiérarchique.
- Doute :
L’informatique est le seul métier capable de passer directement de l’hypothèse à la certitude, sans connaître le doute.
- Directif (le management) :
Engendre des collaborateurs qui préfèrent ne pas réfléchir du tout plutôt que ne pas réfléchir assez.
E
- Ecart (grand) :
Distance minimale séparant un chef de son collaborateur.
Evite les collisions quand l’entreprise est dans le brouillard.
- Economie d’échelle :
Stratégie axée sur la taille de l’entreprise.
Permet d’économiser dix fois sur le papier ce que l’on perd cent fois sur le terrain.
- Ecoute :
Plus on écoute ses collaborateurs et moins ils méritent d’être contredits.
- Ecran :
L’écran de son ordinateur est le voyage du pauvre.
On se transporte au-delà de soi-même en évitant de regarder la réalité en face.
- Emulation :
Art de se faire passer pour ce que l’on est pas.
- Esotérisme :
Langage expert du consultant pariant sur la panique du client de ne pas paraître intelligent.
- Espoir :
Trait d’union entre les attentes du client et la réalité du service.
- Esprit :
Les idées les plus brillantes ne peuvent contaminer l’esprit d’un manager qui conserve ainsi sa remarquable personnalité.
F
- Faiblesse :
On s’habitue assez vite aux faiblesses de son entreprise. Le plus difficile, c’est d’y habituer le client.
- Faire :
L’important n’est pas ce que l’on fait de son travail. L’important c’est ce qu’il vous fait faire.
- Formation :
Méthodes et conseils à suivre aveuglément.
Il faut, en effet, être souvent aveugle pour les suivre.
- Fusion (d’entreprises) :
Explosion nucléaire qui frappe les entreprises de pointe en dégageant un intéressant gaspillage d’énergie, accompagné d’un interminable bruit de couloir.
G
- Gamme (haut de) :
Le haut de gamme, c’est souvent, pour le manager, un prétexte à prendre le client de haut.
- Génies :
Il paraît que les génies ne se trompent jamais à demi.
C’est pour cela que les multinationales sont peuplées de génies.
H
- Hébreu (c’est de l’) :
Incompréhensible.
Le discours informatique a beaucoup fait pour rappeler les sources linguistiques de notre civilisation.
- Hiérarchie :
Du grec : commandement sacré.
En français actualisé, on parle plutôt de sacré commandement !
- Hypocrisie :
Aptitude à cacher ses sentiments et à montrer les qualités que l’on n’a pas.
La majorité des managers n’est qu’à moitié hypocrite, puisqu’elle n’a, en général, rien à cacher.
Dédicace
« A toutes les victimes de ceux qui se prennent trop au sérieux ! »