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Bonjour Messieurs ! Bonjour Mesdames !
Comment allez-vous ?
Chaudement ?
Froidement ?
Agréablement ?
Désagréablement ?
Drolatiquement ?
Mélancoliquement ?
Matinalement ?
Crépusculairement ?
Adipeusement ?
Acéphalement ?
Amphibiquement ?

Désignant le ou la prof :

Et vous ? Comment allez-vous ?
Abstraitement ?
Concrètement ?
Apolectiquement ?

Désignant tour à tour les élèves :

Et vous ? Et vous ? Et vous ?
Moi, ça va, astéroïdement, astrolabiquement, atrabilairement, baobabament, cartilagineusement, arthriquement.
Mais je crois que vous allez charabianeusement.
Et vous ? Cholérageusement.
Et vous ? Dégobillanneusement, diarrhéïquement, cochoniquement.
Et vous ?
Allez-vous harmonieusement ? Très harmonieusement ? Oui ?
Bien ! Bien ! Parfait !
Car moi je vais merveilleusement.
Je me porte ionescament !

Eugène Ionesco

Eugène Ionesco (né le 26 novembre 1909 à Slatina en Roumanie, décédé le 28 mars 1994 à Paris) est considéré, avec l’Irlandais Samuel Beckett, comme le père du théâtre de l’absurde, pour lequel il faut « sur un texte burlesque un jeu dramatique ; sur un texte dramatique, un jeu burlesque ».

Au-delà du ridicule des situations les plus banales, le théâtre de Ionesco représente de façon palpable la solitude de l’homme et l’insignifiance de son existence.

Ionesco est l’un des rares auteurs à avoir été reconnu de son vivant comme un « classique ». Il a ainsi connu une renommée internationnale fulgurante partie de l’Angleterre, ses pièces connaissant alors un succès populaire jamais démenti.
Succès confirmé par une reconnaissance institutionnelle, son élection à l’Académie Française en 1970.

Dramaturge, essayiste, romancier, conférencier qui se fait remarquer par son engagement politique, Ionesco devient avec Rhinocéros, Le Roi se meurt, Les Chaises, Délire à deux, La Soif et la Faim, Jeux de massacre (33 pièces en tout), un écrivain occupant une place essentielle dans la littérature mondiale...

P.-S.

  • Photo : Eugène Ionesco en 1963.