Encyclopédie Atypique Incomplète
Incomplète, car toujours en construction au gré des jours, avec sérieux, curiosité et humour.
Atypique, car toujours dans l'esprit de la connaissance par l'observation et la pratique.
Incomplète, car toujours en construction au gré des jours, avec sérieux, curiosité et humour.
Atypique, car toujours dans l'esprit de la connaissance par l'observation et la pratique.
samedi 6 février 2010
C’est un bouillonnement intérieur, une agitation qui nous saisit, le coeur qui s’emballe, le rouge qui colore notre visage et nos pensées...
Et l’envie de crier qui nous monte aux lèvres...
Mais que faire de sa colère ?
La colère est une émotion primaire, comme la tristesse, la joie, la peur...
Tous les êtres humains la partagent, mais tous ne l’expriment pas de la même façon.
On distingue aussi la colère de l’agressivité, qui est plus de l’ordre du tempérament. La colère est donc l’émotion qui traduit l’agressivité.
Cette agressivité, que l’on qualifie de saine, est considérée comme une donnée utile pour vivre, car elle permet de se défendre et donc de se faire respecter. Faire preuve d’agressivité, à une dose normale (!), c’est avoir conscience de soi et défendre son intégrité comme son territoire.
Elle est également une pulsion vitale. Un nourrisson réclamera par exemple à manger à ses parents, en poussant des cris de colère terribles, qui réveilleront ses parents au beau milieu de la nuit. Il exprime là un besoin vital.
Manifester sa colère est donc un symbole de survie, psychique comme physique.
Le naturaliste anglais Charles Darwin avait établi la liste des émotions “primaires” :
Toutefois de nombreux psychologues retiennent surtout les quatre premières.
Pour mériter le titre de primaire, une émotion doit être universelle, reconnaissable au premier coup d’oeil, ponctuelle et entraîner des répercutions physiologiques (le cœur bat plus ou moins vite, les joues rougissent, la respiration change, les muscles sont tendus ou détendus, etc.).
De plus, elle doit être présente aussi chez nos cousins les grands singes.
D’autres chercheurs ajoutent à la liste, la honte, la culpabilité, le bonheur, la fierté, qui s’accompagnent aussi d’expressions faciales caractéristiques.
Cependant, l’amour ne saurait y figurer, car cette émotion ne se traduit par aucune mimique, ne se lit pas sur le visage...
D’où la question rituelle “Est-ce que tu m’aimes ?” !
Les émotions sont des énergies qui nous mettent en mouvement.
Chacune déclenche des réactions physiologiques qui nous préparent à un certain type d’action :
Et, de toutes les émotions, la colère est l’une des plus énergisantes. Elle nous invite à la défense du territoire, des êtres proches, de tout ce qui compte pour nous. C’est une énergie qui nous donne de la force, affirme notre valeur. Mais si elle permet de booster l’ego, elle a tendance à mettre en danger les relations. Il faut parfois des années pour réparer les conséquences d’une colère avec un ami. Et avec un inconnu, on peut en venir aux poings, cela peut même se terminer à coups de couteau... et à l’hôpital.
Ce n’est pas par hasard si la colère est souvent l’attribut des puissants. Attila avait des colères légendaires. Plus près de nous, l’ex-président américain Bill Clinton et, en France, Nicolas Sarkozy ont eu des excès du même type. Ils peuvent se le permettre, leurs collaborateurs ne les quitteront pas pour cela : la relation est sous contrainte.
De fait, dans nos vies à nous — communs des mortels —, nous choisissons fréquemment d’aller puiser en nous l’énergie de la colère et de l’exprimer contre ceux qui ne peuvent pas nous quitter : nos partenaires et nos enfants. Nous nous permettons à leur endroit des mots que nous n’oserions jamais employer envers d’autres : « Je n’en peux plus de ta paresse. Tu es vraiment trop nul ! » Pas de quoi être fiers de nous.
Pourtant, la colère est importante. Un groupe de singes ne survit que si, de temps en temps, l’un d’entre eux est remis à sa place parce qu’il a volé ou blessé l’un de ses congénères.
La colère est — aussi — une formidable régulatrice.
Toutes ces émotions de base, la peur, la joie, la colère.... ont été canalisées dans notre enfance. Les parents, l’école, l’entourage apprennent aux enfants à rendre ces émotions acceptables par la société. C’est pourquoi beaucoup savent aujourd’hui contrôler leur colère. Mais chez d’autres, l’éducation a parfois été si forte, si rigide que les émotions de l’enfant ont tout simplement été niées. L’enfant, et donc l’adulte en devenir, n’est plus en contact avec lui-même et ne sait pas exprimer ses ressentis, sinon sous une forme pathologique.
Certains ont pourtant du mal à se mettre en colère alors que d’autres ne cessent de hurler...
Les traductions pathologiques de la colère se déclinent sur quatre registres différents :
Mais attention, nous parlons de pathologie quand une personne exprime (ou non) sa colère sur un seul de ces quatre modes, et toujours le même.
Pourquoi sortez-vous de gonds ?
Et contre qui :
Ce petit test va vous permettre d’identifier la source de vos colères pour mieux apprendre à les apprivoiser.
Cochez pour chacune des 10 questions suivantes, la bonne réponse (une seule) pour vous.
Peut-on apprendre de ses colères ?
Bien sûr !
Nos colères, comme toutes nos émotions, nous parlent constamment. Il faut donc apprendre à les écouter et à les décrypter.
Il est tout d’abord intéressant de comprendre le “comment”. Comment on se met en colère, comment elle se manifeste.
Ensuite, il faut s’attacher au “pour quoi”. Ces deux mots sont sciemment séparés, car si l’on trouve facilement le déclic qui a provoqué notre ire, on n’en distingue pas forcément l’objectif :
Cette démarche est forcément complexe (et il peut d’ailleurs être utile de se faire aider par un thérapeute), mais elle est riche car il faut tout d’abord comprendre et reconnaître sa colère, pour la libérer et s’en libérer.
La colère est puissante, dangereuse ou salvatrice...
Et pour être pleinement humain, il faut apprendre à la maîtriser.