Space Invaders (スペースインベーダー, Supēsu Inbēdā) est un jeu vidéo développé par la société japonaise Taito et sorti en 1978 sur borne d’arcade. Il s’agit d’un shoot them up fixe.

Tomohiro Nishikado conçoit et programme le jeu Space Invaders en s’inspirant de plusieurs médias populaires de l’époque tels que Breakout, La Guerre des mondes et La Guerre des étoiles.

Considéré comme le premier archétype du shoot them up, il est aussi l’un des titres les plus influents et célèbres de l’histoire du jeu vidéo.
Le principe est de détruire des vagues d’aliens au moyen d’un canon laser en se déplaçant horizontalement sur l’écran. Il fait partie des classiques du jeu vidéo au même titre que Pac-Man, Asteroïds et d’autres de ses contemporains.

Space Invaders rencontre un énorme succès populaire, aussi après sa sortie au Japon, il aurait entraîné une pénurie de pièces de 100 yens.
En 2007, Taito annonce que le jeu a rapporté 500 millions de dollars de bénéfices depuis sa parution.

Ce jeu influence beaucoup de titres et connait plusieurs suites. Il est adapté sur de nombreux supports (Atari 2600, Atari 5200, MSX, NES, etc.).
En 1980, la sortie de la version pour l’Atari 2600 permet de quadrupler les ventes de la plate-forme. De ce fait, il devient le premier titre dit « killer application » pour les consoles de jeux vidéo.

Space Invaders est référencé et parodié dans de nombreuses émissions de télévision et expositions culturelles.
La représentation par des pixels des aliens dans le jeu devient une icône médiatique pour symboliser le monde des jeux vidéo.

 Génèse du jeu

Space Invaders est créé par Tomohiro Nishikado qui a mis un an à concevoir le jeu et aussi à développer le matériel nécessaire pour le produire.

Ses sources d’inspirations sont diverses :

  • Il adapte les mécaniques du jeu de Space Monsters, un titre réalisé par Taito en 1972.
  • Il s’inspire d’un de ses rêves où il a vu des écoliers japonais attendant le père noël se faire attaquer par des extra-terrestres.
  • Il est aussi influencé par Breakout (un casse briques), un jeu d’arcade créé par Atari en 1972.

Nishikado souhaite réaliser un jeu similaire où il faut terminer des niveaux, mais avec des graphismes plus fouillés. Les premiers modèles ennemis comprennent essentiellement des chars d’assaut, des avions de combat et des cuirassés. Cependant, Nishikado n’est pas satisfait de leurs mouvements car les développeurs sont limités techniquement pour simuler un vol aérien.

D’autre part, le créateur, dans le respect de la philosophie morale, se refuse d’introduire des hommes en tant qu’adversaires, car détruire la vie humaine n’est pas éthique. Il ajoute ainsi une difficulté à la création du jeu, car la gestuelle d’êtres vivants étant plus facile à reproduire que les mouvements d’appareils militaires.

Après avoir vu un magazine évoquant La Guerre des étoiles, Nishikado décide d’utiliser le thème de l’espace dans son jeu. Il abandonne ainsi l’idée de départ des ennemis et s’inspire d’un livre écrit par H. G. Wells : La Guerre des mondes.

Il conçoit alors des images matricielles de poulpes qui ressemblent aux machines extra-terrestres du roman. Il se base ensuite sur d’autres animaux similaires : le calmar et le crabe.

Au Japon, lors de la création de Space Invaders, le matériel micro-informatique n’est pas assez performant et ne peut pas reproduire les tâches complexes du jeu. Nishikado n’est pas en mesure de programmer le jeu comme il le souhaite — le système d’exploitation n’est pas assez puissant pour afficher des graphismes en couleur ou déplacer les ennemis plus rapidement — et considère que la partie la plus difficile du processus est de développer le matériel informatique nécessaire, il conçoit alors son propre matériel et ses outils de développement.

La borne d’arcade utilise un processeur Intel 8080 (équivalent au Zilog Z80), des données graphiques sous forme de trames carrées sur un moniteur CRT et un son monophonique généré par des circuits analogiques.

Après la programmation du jeu, l’auteur se rend compte que plus le joueur élimine les aliens, plus ils se déplacent rapidement à l’écran et plus la musique s’accélère...
Cela est dû à la baisse du nombre d’ennemis permettant un gain de temps d’affichage et de traitement de la gestion des envahisseurs restants. L’effet n’est pas prévu à l’origine, mais Nishikado décide de le garder afin de proposer un défi supplémentaire au joueur.

 Jouer Gratuitement

 De l’Art...

Le jeu fait de nombreuses apparitions dans la culture populaire :

  • Ainsi, plusieurs séries télévisées diffusent des épisodes faisant référence ou parodiant un des éléments du jeu tels que Dare Dare Motus, That ’70s Show, Scrubs, Robot Chicken ou encore Futurama.
  • Beaucoup de sites Internet et de publications diverses utilisent la représentation en pixel des aliens de Space Invaders comme icône graphique pour symboliser le monde des jeux vidéo en général, comme Electronic Gaming Monthly, un magazine de jeux vidéo, le site Ars Technica ou les concerts événements de Video Games Live.
  • Video Games Live reprend également la musique de Space Invaders dans le cadre rétro des « Classic Arcade Medley ».
  • En 2006, Space Invaders est sélectionné parmi d’autres jeux vidéo pour représenter le Japon par l’agence des affaires culturelles du pays.
  • La même année, le titre fait partie de l’exposition Game On au Science Museum de Londres. Ce projet a pour objectif de présenter les différents aspects de l’histoire du jeu vidéo, de son développement et de sa culture.
  • Au festival Belluard Bollwerk International en 2006 à Fribourg en Suisse, l’artiste Guillaume Reymond présente un court-métrage d’animation de trois minutes où il reproduit à l’échelle humaine une partie de Space Invaders. Il remplace les pixels par des personnes réelles. Cette vidéo est présentée dans le cadre du projet « Gameover ». Elle nécessite la contribution de 67 figurants.
  • En 2008, en l’honneur du trentième anniversaire du jeu, Taito produit un album intitulé Space Invaders 2008. Il est publié par Avex Trax et propose des musiques inspirées par le jeu. Un thème musical vidéo est également publié sur le portail du site Web par Taito.

Depuis les années 1990, le jeu est détourné par Invader, un artiste street français qui envahit des villes du monde entier avec des mosaïques, toutes différentes, inspirées des graphismes de Space Invaders et d’autres jeux vidéo de l’époque.
Il assimile la mosaïque à du pixel numérique qu’il cimente sur les murs de la ville et réalise des cartes les représentant. Agissant dans l’anonymat, toutes ses actions sont archivées, on peut en voir une partie sur cette page de Wikipédia qui lui est dédiée.

P.-S.

  • Vous pouvez aussi visionner le petit film “Pixels - New York City” de Patrick Jean pour voir ces envahisseurs en action !