Ampoules, transpiration, frottements, cors, verrues plantaires, durcissement de la peau...

Vos pieds peuvent être mis à rude épreuve quand vous faites du sport.

 Choisir de bonnes chaussures

Vous devez être très attentif aux chaussures que vous allez acheter car elles sont souvent la cause des problèmes liés aux pieds.

Lorsque vous courez, votre pied glisse de plusieurs millimètres.
Vous devez donc vous assurer, quand vous essayez une chaussure, que vos orteils ne butent pas sur l’avant. En général, il faut laisser un centimètre entre les orteils et le bout de la chaussure.

Par ailleurs, pendant l’effort, votre pied gonfle.
Il est donc conseillé d’aller acheter ses runnings le soir, après une journée de travail, quand le pied est enflé. Testez-les en courant dans le magasin.

Il faut aussi déterminer votre type de pied : « pronateur » (vous courez en appuyant surtout sur l’intérieur du pied), « supinateur » (sur l’extérieur), « universel » (votre appui se fait sur l’ensemble du pied).
Pour cela, vérifiez l’état de vos semelles et l’endroit où elles sont le plus usées. Ceci est très important pour éviter des douleurs au pied, voire au genou.

 Aération et entretien

Les pieds transpirent beaucoup lors d’une activité physique.
Mais ils ne doivent pas « macérer », sinon vous risquez de souffrir de mycoses.
La solution : opter pour des chaussures suffisamment aérées. Certaines matières sont conçues spécialement pour cela, pensez-y lors de votre achat.

Il faut aussi utiliser des chaussettes en coton (et pas en nylon), propres (ne pas porter deux jours de suite les mêmes !).
Porter des chaussures pieds nus augmente les frottements, synonyme d’ampoules.
Concernant les chaussettes, faites attention à ce qu’elles ne créent pas de frottements sur le pied à cause d’un mauvais pli.

Il ne suffit pas de se doter de bons souliers pour protéger ses pieds !
Encore faut-il correctement les entretenir...
A la fin de votre séance sportive, nettoyez vos chaussures en otant la boue, les cailloux, l’herbe incrustés dans la semelle.
Ne les mettez pas à la machine à laver.
Laissez-les sécher « naturellement », et ne les posez pas sur un radiateur.

Pensez aussi à laver vos chaussettes, et remplacez-les régulièrement car, au bout d’un certain temps, elles peuvent devenir rêches et vous gêner.

 Prévention quotidienne

Pour éviter les bobos, l’essentiel est d’avoir une hygiène des pieds impeccable en permanence.

Faites attention à ce que vos ongles soient bien (et régulièrement) coupés. Cela évitera qu’ils frottent à la chaussure ou qu’ils viennent empiéter sur l’orteil d’à côté.
Eliminez aussi les callosités gênantes (les épaississements et durcissements de la peau).

Ensuite, veillez à laver correctement vos pieds avec du savon, à les rincer et surtout à les sécher vigoureusement avec une serviette éponge.
Cela évitera notamment à l’humidité de s’installer entre vos orteils et aux mycoses de se former (ce type de mycose, causé par la présence d’humidité ou de sueur, est d’ailleurs appelé « pied d’athlète »).

 Soigner une ampoule

Les phlyctènes (nom médical des ampoules) peuvent faire atrocement mal.
Ces cloques se forment sur la peau lors de frottements répétés. Cela se produit quand on porte de nouvelles chaussures, que celles-ci ne sont pas adaptées à la forme du pied ou que les chaussettes forment un pli gênant sur la peau.

  • Soigner une ampoule fermée
    Dans ce cas, la cloque contient encore le liquide. Elle n’est pas percée. _ Il va falloir conserver le « toit de l’ampoule », la peau sur la lésion. Celle-ci empêche en effet l’entrée de microbes.
    Il ne faut pas percer l’ampoule mais plutôt la protéger.
    Si elle apparaît pendant l’effort, on va appliquer un pansement hydrocolloïde, qui jouera le rôle d’une seconde peau.
    Après l’effort, pompez le liquide à l’aide d’une seringue stérile puis injectez de l’éosine. Ponctionnez ensuite l’éosine et comprimez l’ampoule avec une compresse.
  • Soigner une ampoule ouverte
    Ici, la phlyctène s’est percée d’elle-même : le liquide a coulé, la peau est à vif.
    Si vous souhaitez malgré tout poursuivre votre effort, désinfectez l’ampoule avec un produit type Bétadine® et appliquez un pansement « seconde peau ».
    Après l’effort, lorsque la peau superficielle de l’ampoule est déchirée, découpez-la à l’aide de ciseaux. Versez de l’éosine sur une compresse et tamponnez la zone. Faites cela 2 fois par jour et laissez si possible votre pied à l’air libre.

 Traiter les cors et durillons

  • Le durillon est un épaisissement de la peau aux endroits de frottement.
    Pour le traiter, on peut le ramollir en prenant un bain de pieds ou en appliquant de la vaseline. Puis on gomme la callosité avec une pierre ponce.
  • Le cor est un épaississement cutané localisé, qui forme une sorte de cône jaunâtre.
    La peau s’épaissit pour protéger les tissus sous-jacents qui, sinon, pourraient se trouver abîmés par les frottements. On le trouve sur le dos des orteils ou sur la plante des pieds.
    Le traitement de base consiste à utiliser une pierre ponce, qu’on aura au préalable humidifiée.
    Il existe également des râpes spécialement prévues à cet usage. Des crèmes « décapantes » aident à se débarrasser du cor. Elles sont composées d’acide salicylique ou d’acide lactique. Il faut généralement les appliquer le soir puis « poncer » le cor le lendemain matin.
    Une fois qu’on a diagnostiqué un cor au pied, il faut éviter de porter des chaussures et préférer les sandales, voire se promener pieds nus.

 Eviter les mycoses et verrues

  • Ces infections, dues à des champignons microscopiques, sont fréquentes.
    L’une des mycoses les plus courantes est le « pied d’athlète », qui se manifeste par des fissures et des démangeaisons entre les orteils.
    Elle naît lorsque vos chaussures sont mal aérées. La sueur crée une humidité propice au développement des champignons.
    Le meilleur moyen de l’éviter est donc d’avoir une hygiène des pieds irréprochable et de les sécher efficacement après l’effort, notamment entre les orteils.
    Le sol des vestiaires, des douches, des piscines, sont des « nids » de contamination. Il est donc fortement conseillé d’utiliser des sandales dans ces lieux.
    Si toutefois vous n’avez pu éviter la mycose et que celle-ci se développe, des traitements existent : les antimycosiques (ou anti-fongiques) sont là pour détruire. Certains se délivrent sans ordonnance : demandez conseil à votre pharmacien.
  • Les verrues plantaires s’attrapent surtout dans les piscines.
    Elles doivent être traitées rapidement pour éviter de s’étendre. Un traitement local est parfois suffisant.
    En cas de verrue plus « coriace », une visite chez le dermatologue peut s’imposer. Il supprimera la verrue à l’aide de neige carbonique ou d’azote liquide.

 L’ongle d’orteil noir

Vos pieds peuvent également souffrir d’un hématome sous-unguéal.
Dans ce cas, le sang s’accumule sous l’ongle, qui prend alors une couleur noire.
Cette lésion douloureuse est fréquente chez les footballeurs, rugbymen, volleyeurs, basketeurs...
Elle est souvent consécutive à un choc direct (coup de crampon, chute d’un objet lourd...).
Elle survient aussi chez le coureur à pied dont les ongles, mal coupés, buttent de façon répétitive au bout de la chaussure, surtout sur un terrain avec un dénivelé important.

Il faut rapidement désinfecter l’ongle, évacuer le sang de l’hématome pour soulager la douleur et préserver l’ongle.
A l’aide d’un trombone ou d’une aiguille chauffé, percez l’ongle en appuyant franchement. Ce soin doit être effectué dans de bonnes conditions d’aseptie.
Si vous doutez, faites-le faire par un spécialiste de santé.
Une fois le sang évacué, nettoyez avec un antiseptique et recouvrez d’un pansement protecteur hydrocolloïde. Vous pouvez reprendre le sport en protégeant bien l’ongle.
Un nouvel ongle repoussera en dessous et fera tomber celui qui a souffert...

Si vous n’évacuez pas l’hématome, l’ongle tombera également au bout de quelques semaines.
Mais l’orteil restera sensible et douloureux, vous obligeant pendant quelques temps à arrêter le sport.

 D’autres douleurs des pieds

  • L’épine de Lenoir (ou épine calcanéenne) est une douleur au talon très vive.
    La personne a l’impression de poser le pied sur un caillou extrêmement pointu.
    Ceci est dû à une calcification du tissu osseux, qui favorise la formation d’un petit morceau de calcaire dans le talon. Malheureusement, il n’existe pas vraiment de traitement pour cette forme de tendinite.
    Du repos, le port de semelles orthopédiques (qui apportent parfois un plus en terme de bien-être et soulagent un peu le talon), voire des infiltrations : voici les principales solutions proposées par les médecins.
    D’une manière générale, l’épine de Lenoir disparaît souvent comme elle est venue. Mais cela peut-être long (3-4 ans parfois).
    En attendant, la pratique du sport est mise entre parenthèses en raison de la douleur.
  • La tendinite de la patte d’oie peut être causée par de mauvaises chaussures.
    Si vous courez avec des runnings qui ne sont pas adaptés à votre pied, cela peut provoquer une douleur dans le genou, au niveau des muscles associés aux 3 tendons qui s’accrochent à l’intérieur du genou à la manière d’une « patte d’oie » : le sartorius, le muscle gracile et le semi-tendineux.

D’où l’importance de bien choisir ses chaussures et de savoir les lacer !

P.-S.

D’après un article paru dans l’Internaute Magazine.
Toutes les photos proviennent de Getty Images.