Echange Epistolaire

Poésie Elam Evir

  • Un fragment retrouvé d’une lettre du Seigneur Coren Valek au Seigneur Mahyar  :

    ... que dis-tu de ce petit poême Elam Evir que j’ai écrit juste avant d’entrer à l’Académie :

    J’ai peur, il fait trop clair ou trop noir
    Mes idées baignent dans le désespoir
    Un jour trouver la clé fatale de ton bonheur
    Demain, Hier, mais aujourd’hui tu m’écœures
    C’est quoi le bien, c’est quoi le mal
    Qui est le juge de cette question fatale
    Ne pense qu’à une chose vivre et courir
    Oublie qu’un jour tu vas sûrement pourrir
    Le présent n’est pas le bonheur


    Oui... il faut dire que j’étais troublé par les effluves sensorielles d’une jeune Néophyte de mon clan...
    Mais j’ai résolu le problème en coupant court à toute tentative de séduction de sa part : j’ai coupé son cou, ce qui a coupé court à toute sa cours...
  • Une lettre de Coren Valek à Mahyar  :

    En rangeant quelques-unes de mes nombreuses notes, car comme vous le savez je prépare un livre, je suis tombé (comme c’est curieux) sur un poême que j’avais écrit le lendemain du lendemain...

    Je vous le laisse, faites-en bonne lecture :

    Y a-t-il de l’espoir ?
    Elle hante encore mes pensées
    Impossible de se concentrer
    Comment faire pour arrêter
    De me laisser hypnotiser ?
    Aujourd’hui elle est ancrée
    Dans mon intelligence encrée
    Y a-t-il du désespoir ?

    J’ai envie de m’éloigner,
    J’ai besoin de l’oublier,
    Ce meurtre en vérité.
    J’ai des actes importants à faire,
    Car je ne veux pas aller en enfer.
    J’ai envie de me pardonner,
    J’ai besoin de me briser,
    Ce meurtre à argumenter.

    Mesureurs d’intelligence,
    Pour qui vous prenez-vous ?
    Significateurs d’incompétence,
    Restez donc chez vous.

    Moi,
    Il faut que j’accepte mon calvaire,
    Car il est écrit dans tous les dictionnaires.
    Toi,
    Je t’ai jugé avec ma mentalité,
    Car je préjugeait de notre communauté.

    Hier, croyez en moi,
    Vous serez en sécurité.
    Demain, le souvenir mourra,
    Sans aucune méchanceté.
    Alors oubliez ces lois.

    J’ai été,
    Je serais.
    Elle a été,
    Oubliée.

    J’espère,
    Mon père.

    Hier.
  • Une partie de la réponse du Seigneur Mahyar, la lettre a été déchirée et froissée :

    ... comme c’est amusant mon cher Coren, cela me fait penser à ce que les Elam Evir, ta Maison, subissent avant d’entrer en Académie, à la veille de leurs 10 ans...

    Des voix venues du monde Céleste hantent leur esprit au point de tourmenter la moindre de leurs pensées... aussi, cet état d’esprit s’échelonne très rapidement vers des degrés de folies presque sans retours (presque... car sinon tu ne serais pas là mon fol ami !)...

    ... d’un autre côté, cela me fait aussi penser à ton histoire lorsque tu es sorti de l’Académie...

    Rappelles-toi, ce qui a été consigné dans les Testaments Ven’Sakuraï, ou encore évoqué à la fin des chroniques « Sur les Traces du Seigneur »...
    Je n’en parlerais ici même dans cette lettre que par énigmes, pour ne pas troubler ceux qui pourraient lire ces lignes.

    Vois-tu Coren, ce poème me fait penser à un passage très clair de ton histoire... surtout quand tu dis :

    J’ai envie de m’éloigner,
    J’ai besoin de l’oublier,
    Ce meurtre en vérité.
    J’ai des actes importants à faire,
    Car je ne veux pas aller en enfer.
    J’ai envie de me pardonner,
    J’ai besoin de me briser,
    Ce meurtre à argumenter.


    Pourquoi te rappeler ce tragique incident ?
    Même si le seul et principal témoin est... comment dire... parti ailleurs, dans une autre sphère d’influence ?
  • Un fragment du brouillon de la réponse à Mahyar :

    Puis-je te rappeler qu’un poème a sa source dans la vie quotidienne et réelle...
    Dans les affres d’une douleur morale, j’ai écrit ces quelques vers...
    Comment peux-tu un seul instant imaginer que d’une belle ritournelle,
    Je transforme un cauchemar acquis en souvenirs pervers ?

P.-S.

Fragment retrouvé dans les fouilles de Kadam Hel lors du Grand Exode, 714 années après l’avènement de la troisième Stellaire.

Une autre trace de cet ouvrage peut être suivie d’après ce que pense Xant sur le site de Priax.


Illustration de Virginie « Vyrhelle » Léonard.