Les étoiles sont à moi, car j’y ai pensé le premier !

Dialogue entre le Petit Prince et le businessman, qui compte et recompte ses étoiles.

- Et à quoi cela te sert-il de posséder les étoiles ?
- Ca me sert à être riche.
- Et à quoi cela te sert-il d’être riche ?
- A acheter d’autres étoiles, si quelqu’un en trouve.

Celui-là, se dit en lui-même le petit prince, il raisonne un peu comme mon ivrogne. Cependant il posa encore des questions :

- Comment peut-on posséder les étoiles ?
- A qui sont-elles ? riposta, grincheux, le businessman.
- Je ne sais pas. A personne.
- Alors elles sont à moi, car j’y ai pensé le premier.
- Ca suffit ?
- Bien sûr. Quand tu trouves un diamant qui n’est à personne, il est à toi. Quand tu trouves une île qui n’est à personne, elle est à toi. Quand tu as une idée le premier, tu la fais breveter : elle est à toi.
Et moi je possède les étoiles, puisque jamais personne avant moi n’a songé à les posséder.

La propriété, c’est le vol ...

Quel renversement des idées humaines !

Propriétaire et voleur furent de tout temps expressions contradictoires autant que les êtres qu’elles désignent sont antipathiques ; toutes les langues ont consacré cette antilogie.

C’est Pierre-Joseph Proudhon (1809 - 1865) qui est l’auteur de cette célèbre et provocante phrase “La propriété, c’est le vol !”...
Il s’est toujours opposé à Marx, et à développé tout au long de sa vie une philosophie politique socialiste anti-autoritaire.
Son héritage intellectuel a été revendiqué tout à la fois par les anarchistes, une frange des socialistes, l’extrème-droite et jusqu’aux libéraux et socio-libéraux d’aujourd’hui ...

La propriété intellectuelle et l’écart des connaissances

C’est l’éternel débat de l’impact des règles de propriété intellectuelle sur le monde en développement, et des diverses stratégies de campagnes pour les changer.

Ces règles ont de l’importance parce qu’elles affectent l’accès des populations aux médicaments, semences et matériels éducatifs, ainsi que la capacité de développement des pays pauvres et leur participation aux marchés globaux.

Une des luttes les plus intenses de la campagne pour la réforme de la mondialisation concerne le contrôle des connaissances.

Seront-elles monopolisées par le secteur privé pour qu’il puisse en tirer profit, et façonnées par l’économie de marché des consommateurs privilégiés ?
Ou au contraire, seront-elles maintenues dans le domaine public, et utilisées pour éliminer la pauvreté, la faim et les maladies ?

Au moment où des millions de personnes sont privées de leurs droits élémentaires à la santé, aux produits alimentaires et à l’éducation, et où les inégalités s’accroissent, cette question revêt une importance cruciale.

Il y a actuellement un revirement dans le débat portant sur la brevetabilité.

Il y a beaucoup plus de possibilités, dans le climat actuel, pour faire comprendre aux gens comment les règles de PI en vigueur peuvent, de différentes façons, contribuer à la pauvreté et au sous-développement.

Ceci permet d’augmenter la pression politique pour demander des réformes. Cela sera un pas significatif vers la réalisation d’un monde où les connaissances et l’innovation représentent des atouts sociaux qui seront mis au service des êtres humains, surtout ceux qui se trouvent dans le besoin, plutôt qu’un capital d’entreprise au service unique des actionnaires.

Inspiration

Et nos âmes ?
A qui sont-elles ?

P.-S.

Extrait du Chapitre 13 du Petit Prince, d’Antoine de Saint-Exupéry