Ennemie des taches depuis toujours, la lessive est aussi l’ennemie jurée de l’imagination !

Celle des publicitaires en tout cas, qui nous rebattent les mêmes slogans depuis des années ...

  • qu’elles pénètrent « au cœur du linge »
  • ou qu’elles « protègent les couleurs que vous aimez »
  • elles lavent toutes plus blanc que blanc
  • elles respectent les nouvelles fibres modernes
  • et redonnent leur formes au linge
  • certaines sont douces et tendres avec la Nature
  • d’autres ont des enzymes gloutons
  • et celles-là sont des lessives nucléaires ...

Bref, elles sont mieux que leurs concurrentes !
(à part le fait qu’il n’y a réellement que trois ou quatre fabricants de lessive, ...)

Mais qu’en est-il vraiment ?

Les résultats sont plutôt surprenants lorsque l’on compare le pouvoir lavant de différentes lessives : du point de vue de l’efficacité du lavage, aucune réelle différence significative ne peut être mise en évidence, que ce soit des lessives couleurs ou des lessives complètes.

Que la lessive lave, c’est la moindre des choses...

Mais à la fin du programme, chaque machine rejette dans les égouts la saleté du linge et la lessive. Et cette eau sale finit forcément quelque part, au pire dans l’environnement et dans le meilleur des cas, dans une station d’épuration.

Un constat assez inquiétant : les nouveaux produits qui composent les lessives ne sont pas totalement digérés par les stations d’épuration.
Il y a donc une partie de ces produits chimiques qui file dans les rivières et les lacs.

Mais, au fond, quels sont les composants qui confèrent à la lessive son pouvoir lavant ?

  • les tensio-actifs (ou, plus simplement dit, les détergents) : c’est eux qui sont chargés de nettoyer. Ils sont donc indispensables dans une lessive ;
  • les enzymes : elles ont pour fonction de faire partir des taches de sang, de cacao, ou d’œuf. Elles découpent les molécules de saleté en petits morceaux, ce qui facilite leur dissolution dans l’eau ;
  • les adoucissants de l’eau s’attaquent au calcaire pour l’empêcher de se déposer sur le linge. Avant son interdiction en 1986, c’est le phosphate qui remplissait cette fonction ;
  • le parfum, naturel ou synthétique ;
  • les agents de blanchiment, qui éliminent les taches de café, de thé ou de fruits en les rendant invisibles. Le problème, c’est qu’ils ont tendance à s’attaquer aussi aux couleurs des habits.
  • si votre linge paraît plus blanc que blanc, c’est l’effet magique des azurants optiques : ils ont le pouvoir de refléter les rayons ultraviolets ;
  • les agents anti-redéposition : ils travaillent dur pour éviter que la saleté, une fois extraite du linge, ne se redépose ;
  • les anti-déteinte : comme leur nom l’indique, ils évitent que les habits de couleurs ne déteignent trop sur les autres ;
  • enfin le revitalisant : grâce au film qu’il dépose sur les fibres, votre linge paraît tout doux.

Innocents au premier abord, tous ces agents ne sont peut-être pas aussi blancs qu’ils en ont l’air.

Pour l’instant, on ne sait pas exactement ce que ces produits chimiques peuvent représenter comme risque pour l’environnement.
Et quand on sait à quelle bagarre il a fallu se livrer pour obtenir l’interdiction des phosphates, il y a de quoi être inquiet.

Et sans lessive ?

Mais l’idéal, pour la nature, serait évidemment de ne pas utiliser de lessive du tout.

C’est dégoûtant ?
Eh bien pas du tout !

Dans la série « on n’arrête pas le progrès », une femme ingénieure coréenne vient de mettre au point la première machine à laver qui n’a plus besoin de poudre à lessive.
Un vrai cauchemar pour les fabricants de lessive !

Le procédé est tout simple : avant d’arriver dans le tambour, l’eau subit un choc électrique, ce qui transforme l’eau claire en agent nettoyant.

Il suffisait d’y penser !

P.-S.

Idée d’après une émission écologique de la Télévision Suisse Romande