On écrit et on lit de la poésie non pas parce que c’est joli.
On écrit et on lit de la poésie parce que l’on fait partie de l’humanité,
et que l’humanité est faite de passions.
La médecine, le droit, le commerce sont de nobles activités,
toutes nécessaires à nous maintenir en vie.
Mais la poésie, l’amour, la beauté, l’aventure,
c’est en fait pour cela qu’on vit.

Extrait du « Cercle des poètes disparus » de N.H. Kleinbaum

Le mot poésie vient du grec ποιεῖν (poiein) qui signifie « faire, créer » : le poète est donc un créateur, un inventeur de formes expressives, ce que révèlent aussi les termes du Moyen Âge, comme trouvère et troubadour.

La poésie est un genre littéraire très ancien aux formes variées, écrites généralement en vers, parfois en prose, dans lesquelles l’importance dominante est accordée à la forme, c’est-à-dire au signifiant (la poésie est un art du langage qui fait une utilisation maximale des ressources de la langue), ainsi qu’au rythme des mots et des syllabes.

 Votre Poème !

Sous le voile léger de la beauté mortelle
Le temps de l’entrevoir, de s’écrier : C’est Elle !
Vous croyez en l’amour dont l’âpre feu vous presse
Mais la fleur que vous brisez soupire avec ivresse

Sois l’astre de ma muse, et préside à mes vers
Comme toi, mon sujet embrasse l’univers
Des esclaves du vice elle ferre les fers
Et parsème de fleurs le chemin des Enfers

Je n’entends point leurs cris que la haine a formé
Je ne vois point leurs pas dans la fange imprimée
Comment de nos soleils l’inégale clarté
S’abrège dans l’hiver, se prolonge en été

Et sur le vide immense tu as conquis l’univers
Tu brillais de ses feux, l’insensible matière
Toute sa prévoyance est pour ce qui va naître
Vous, vous avez aimé, vous pouvez disparaître


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 Comment ça marche ?

Vous pouvez voir le mauvais critique à ce qu’il commence par parler du poète et non du poème.
Ezra Pound

Le corpus littéraire et poétique vient de Virgile, Voltaire, Milton, Roucher, Baudelaire, Victor Hugo, Alfred de Musset, Lamartine, Victor Hugo, Leconte de Lisle, etc.

Une partie de l’application fonctionne comme le « Pipotron », c’est à dire en une juxtaposition astucieuse de fractions de phrases (ici des rimes) pour obtenir une signification commune ; l’autre partie, elle, privilégie l’harmonie des rythmes et du phrasé.
Les rimes sont correctement gérées, tout comme le sens avec des répétitions et des pivots de mots clefs.

Le tout permet d’obtenir des textes qui sonnent justes et qui sont porteurs de sens.

 De la Poésie ?

Aucun poème ne sera si grand, si noble, si véritablement digne du nom de poème, que celui qui aura été écrit uniquement pour le plaisir d’écrire un poème.
Charles Baudelaire

Le poète, héritier d’une longue tradition orale, privilégie la musicalité d’où, dans la plupart des textes poétiques, le recours au vers qui apporte aussi la densité. Mais le poète recherche aussi l’expressivité par le poids accordé aux mots comme par l’utilisation fréquente des figures de styles et au premier chef des images, comparaisons et métaphores, recherchées pour leur force suggestive.

L’expression poétique (expression peut-être préférable à « poésie » car plus générale) s’est constamment renouvelée au cours des siècles avec des orientations différentes selon les époques et les individus. On peut par exemple distinguer le poète artiste soucieux d’abord de beauté formelle, le poète « lyrique » qui cultive le « chant de l’âme », le poète prophète, découvreur du monde et « voyant » ou le poète engagé, sans cependant réduire un créateur à une étiquette simplificatrice !

Elle reste cependant difficile à définir, et cette définition varie d’ailleurs au fil du temps, au point que chaque siècle peut lui trouver une fonction et une expression qui varie aussi d’auteur en auteur.

Ainsi, par exemple, Charles Baudelaire et Arthur Rimbaud ont inventé la poésie moderne. Quant à Paul Verlaine, à Mallarmé et aux symbolistes, ils ont créé un art de l’impalpable qui les lie à la fois aux Impressionnistes et à des musiciens qui, comme Debussy, ont cherché la beauté dans ce qui fuit et non dans ce qui dure.

Baudelaire a été le premier à se donner comme tâche de capter ce qu’il y a « de poétique dans l’historique » et « d’éternel dans le transitoire. » Charles Baudelaire est aussi celui qui a su extraire la beauté du mal, c’est dire qu’à la suite des Romantiques, il a ouvert la voie d’une esthétique de la souffrance.
Le poète a coulé son expérience chaotique du monde dans des vers idéaux d’harmonie et dans des images où les sentiments les plus noirs deviennent des paysages désolés certes, mais également magnifiques. Baudelaire est bien celui qui « a pétri de la boue et qui en a fait de l’or. »

Arthur Rimbaud, lui, c’est la fulgurance, le mouvement dans ce qu’il a de plus fascinant. Rimbaud était encore un enfant que déjà il rêvait de partir à l’aventure, d’investir de nouvelles contrées, toujours plus loin ; et c’est ce qu’il a fait en voyageant vers les pays les plus étrangers qui soient à sa Charleville natale.
C’est aussi ce qu’Arthur Rimbaud a fait en créant des poèmes où les mots ne sont plus là pour exprimer avec beauté les sentiments de tout le monde, mais où ils ont comme rôle de, littéralement, forcer le lecteur à s’inventer de nouvelles émotions.

De la poésie de Verlaine et des symbolistes, retenons la subtilité de la musique. La versification du poète des Romances sans paroles, par exemple, ne sert d’ailleurs pas à scander, comme cela était encore souvent le cas chez les Romantiques et les Parnassiens, mais bien à évoquer.
Aussi, les pièces les plus réussies de Verlaine ne cherchent ni à nous convaincre ni à nous heurter, mais bien à nous pénétrer, à se fondre en nous comme l’eau le fait avec le sucre...

 En Conclusion...

Le poème, cette hésitation prolongée entre le son et le sens.
Paul Valéry

Tibor Papp, Directeur de la revue poétique Docks à Paris et Budapest (Hongrie), nous apprend (in la revue de l’EPI n°79) que l’ordinateur est considéré depuis un certain temps, voir même un temps certain, comme un outil quelconque de la littérature servant à documenter, à archiver, à enseigner et à apprendre.
On pourrait encore évoquer sa fonction de « machine à écrire » ; en tant que telle, il fait partie aujourd’hui de la panoplie des écrivains. Mais cet outil n’a qu’un rôle passif dans la création écrite, sa spécificité en dehors de certaines commodités et de la rapidité de l’exécution n’ajoute rien à l’œuvre littéraire, n’ajoute rien de fondamental, même s’il est indéniable qu’on peut déceler, chez ceux qui l’utilisent, un raffinement dans l’écriture, un style plus soigné et une présentation plus claire. L’intervention de l’ordinateur, malgré tout, reste superficielle. L’outil et l’œuvre demeurent distincts.

Ce sont les programmes intervenant directement dans la création littéraire qui ont bouleversé ce rapport. L’ordinateur devenant dans ce cas non plus un outil mais le milieu même, l’espace vital de l’œuvre :

  • Jean Baudot a publié en 1964 au Canada le premier livre entièrement composé de poèmes générés par ordinateur, intitulé La Machine à écrire, mise en marche et programmée par Jean Baudot : le premier recueil de vers libres rédigés par un ordinateur électronique.
  • Le poète américain Emmett Williams, à l’occasion du sept centième anniversaire de la naissance de Dante, a créé un hommage au célèbre poète avec l’aide d’un ordinateur. En effet, il a sélectionné les sept noms les plus utilisés (« occhi », « mondo », « terra », « dio », « maestro », « ciel », « mente ») dans La Divine Comédie, et l’adjectif employé le plus fréquemment (« dolce »), ainsi que le mot « amor ».
    Dans son hommage, les mots sont disposés en 9 rangées par ordre alphabétique et disparaissent, en fonction de leur fréquence, au cours d’une litanie de 213 vers.
  • La première anthologie des poèmes créés par (et liés à) l’ordinateur, Computer Poems de Richard W. Bailey a paru en 1973 aux Etats-Unis.
  • En France, ce fut l’OULIPO qui s’engagea très tôt dans cette direction. François Le Lionnais en 1961, dans le premier manifeste, LA LIPO, insistait déjà sur l’importance de nouvelles formules imaginées et créées d’une manière systématique et scientifique : « Ce que certains écrivains ont introduit dans leur manière, avec talent (voire avec génie) mais les uns occasionnellement (forgeages de mots nouveaux), d’autres avec prédilection (contrerimes), d’autres avec insistance mais dans une seule direction (lettrisme), l’Ouvroir de Littérature Potentielle (OuLiPo) entend le faire systématiquement et scientifiquement, et au besoin en recourant aux bons offices des machines à traiter l’information ».
    Le recueil de Raymond Queneau Cent mille milliards de poèmes fut la première œuvre programmée.
  • En 1982, le groupe A.L.A.M.O (Atelier de Littérature Assistée par la Mathématique et l’Ordinateur) dont les principaux membres étaient Jean-Pierre Balpe, Marcel Benabou, Mario Borillo, Paul Braffort, Pierre Lusson et Jacques Roubaud, a été le premier à considérer que, à côté des modes d’écriture plus « conventionnels », l’informatique pouvait être « une des voies où s’engagera certainement la littérature » (voir « Prélude », in Action Poétique, Printemps 1984, n°95).

L’ordinateur n’est pas encore complètement poète parce que le hasard ne l’est pas vraiment, et qu’un outil vaut par l’inventivité de celui qui l’a créé, sa souplesse d’utilisation, son ouverture et par la pensée créatrice de son utilisateur final.

Et vous ? Êtes-vous un peu poète ?