J’aurais pu lui écrire en ressentant une sorte de malaise dans notre relation :

Hello,

Il ne faut surtout pas que tu te sentes oppressée par ce message, je ne te demande pas de réponse immédiate.

La perspective d’une séparation, de te perdre, me fait mal, les sentiments de mon côté sont là, je tiens à toi.
J’ai l’impression d’une rupture du dialogue, d’une coquille qui se ferme, et moi je reste là, à l’extérieur, un peu impuissant.

J’imagine que tu as peur de perdre ton indépendance, ta liberté, que tout cela remet en cause ta vie de célibataire, tes habitudes, tes sorties, ta façon de gérer ta vie...
Pour moi, quand on partage quelque chose avec quelqu’un, ce n’est pas être pieds et poings liés, ce n’est pas être collés, c’est s’accompagner, s’épanouir, partager et grandir dans la relation avec l’autre.
A aucun moment je ne veux t’empêcher de faire quoi que ce soit, ou de m’immiscer dans ta « sphère d’oxygène ».
Tu as pris l’exemple de ton voyage à New York avec ton frère, mais je suis heureux que tu y ailles et que tu t’éclates avec lui. Je ne m’imposerais jamais dans cette relation, ni dans une autre d’ailleurs. Tu as ton espace de liberté, que je respecte et que je respecterais toujours.
D’ailleurs j’ai moi aussi, comme toi, besoin de mon jardin...

Tu as dis que cela allait trop vite... C’est vrai que cela ne fait qu’un mois.
Mais je me sens bien avec toi, alors quoi de plus normal que de te proposer un petit WE dans quelques semaines. Partir simplement le temps de quelques jours, sans pour autant se promettre de passer tous les WE ensemble, ni pour autant emménager ensemble dans trois mois !
Prenons notre temps et laissons-le faire...

Je peux comprendre que tu sois perdue, que tu ais peur, qu’il y a énormément de choses et de bouleversements dans ta vie en ce moment, que cela t’affecte au quotidien ; alors si tu as pris un « coup de sang » parce que tu ne sais plus trop où notre relation te mène, mais que tu aimerais que cela fonctionne entre nous, que tu tiens à moi, sache que je suis prêt à te laisser du temps, que je suis prêt à t’accompagner dans cette réflexion, alors si tu le veux bien, réfléchissons à deux. Définissons les règles de vie de notre relation pour que chacun d’entre nous soit bien dans ses baskets.

Ne nous laissons pas porter par les anciens schémas, faisons autrement que nos anciennes histoires de couple, inventons autre chose, inventons ensemble notre façon de vivre le nôtre.
Si tu réfléchis, continue de réfléchir mais sache que cela peut se faire avec moi, mais si ce n’est pas le cas, si tu as déjà arrêté ta décision, dis-le moi.

Mon message ne demande pas de retour immédiat, mais j’ai besoin de comprendre...

Je t’embrasse

Et elle m’aurait sûrement répondu après quelques jours :

Hello,

Je ne sais toujours pas quoi te dire... Je n’arrive pas à m’expliquer moi-même. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé.
J’y ai cru un temps, la magie était là mais tout est retombé presque brusquement. Même si tu n’as pas envie de l’entendre, je te répête que ça ne vient pas de toi. Tu as tout fait pour que je sois bien et tu y es parvenu.
C’est moi qui ait foiré.
Certes, j’ai besoin d’être autonome, de respirer, mais ça ne n’explique pas tout. Car tu ne m’as jamais étouffée.

Tu es quelqu’un de bien, d’attentionné, de gentil, de tendre.
Je ne suis pas prête à accepter toutes ces attentions. C’est débile, je sais.
Je pense qu’il faudrait que je travaille là-dessus.

Donc pour répondre le plus honnêtement possible à ta question, je n’ai pas envie de reprendre.
J’ai envie de continuer ma route seule, de me noyer dans le boulot.

Je suis désolée de te faire du mal. Je m’en veux terriblement. Tu n’as pas besoin de ça.
Mais je préfère prendre cette décision maintenant, au début de cette histoire, plutôt qu’après plusieurs mois.

Je te souhaite tout le bonheur du monde

Alors j’aurais conclu...

Qu’il vaut mieux être parfois un « bad boy », penser à soi, regarder son nombril et n’agir que pour sa pomme...
Ou faire semblant de l’être lorsque l’on n’en est pas un... Car peut-être que c’est le prix à payer pour qu’une relation perdure...

Si seulement tout cela aurait pu rester au conditionnel...

Je suis triste...

P.-S.

  • Je me demande où sont les femmes « normales », celles qui ont aussi un sac à dos rempli de pierres (comme moi), mais qui savent le gérer (comme j’ai appris à le faire)...